Les traumatismes liés à l’enfance : comment l’EMDR en visio peut vous libérer
Carnet de bord d’un thérapeute EMDR PEPS
l y a des blessures qui ne font pas de bruit.
Elles ne s’annoncent pas.
Elles ne crient pas.
Elles s’installent tôt, très tôt parfois, et deviennent un fond sonore permanent.
Un fond sonore qu’on finit par ne plus entendre… jusqu’au jour où il fatigue, où il envahit, où il empêche de vivre.
Quand j’ouvre une séance en visio, je le perçois souvent avant même que la personne parle.
Dans la respiration courte.
Dans les épaules hautes.
Dans cette vigilance discrète, presque réflexe.
Je note parfois dans mon carnet :
« Le corps est déjà là depuis longtemps.
L’adulte, lui, arrive souvent bien après. »
Les traumatismes de l’enfance ne disparaissent pas avec le temps.
Ils s’organisent.
Ils s’intègrent au fonctionnement global de la personne.
Ils deviennent invisibles, mais structurants.
L’EMDR — et plus particulièrement l’EMDR PEPS, une approche qui stabilise le présent avant toute désensibilisation — permet d’aller rencontrer ces blessures anciennes avec précision, sécurité et douceur, y compris à distance.
Quand l’enfance continue d’agir à l’âge adulte
Un enfant ne dispose pas des outils neurologiques, émotionnels et cognitifs pour comprendre ce qu’il vit.
Il ne peut ni contextualiser, ni relativiser.
Il enregistre.
Sur le plan neurobiologique, l’enfant encode ses expériences principalement dans la mémoire implicite :
une mémoire faite de sensations corporelles, d’émotions brutes, de réflexes automatiques.
Ce ne sont pas des souvenirs racontables.
Ce sont des réactions.
Lorsque l’environnement est insécure — imprévisible, froid, intrusif, violent, absent — le système nerveux de l’enfant se met en mode survie.
Il apprend à scanner le danger, à anticiper, à se taire, à plaire, à se rigidifier.
Je l’écris souvent ainsi :
« L’enfant ne choisit pas.
Il s’adapte.
Et cette adaptation devient sa norme. »
À l’âge adulte, cette norme se manifeste par :
- une hypervigilance permanente,
- une anxiété sans objet clair,
- une difficulté à se détendre vraiment,
- une peur de l’abandon ou de l’intrusion,
- des relations intenses puis épuisantes,
- un besoin de contrôle ou, au contraire, une tendance à se soumettre.
Il y a parfois ce moment très précis en séance, presque suspendu, où la personne réalise que ce qu’elle vit aujourd’hui n’est pas « un défaut de caractère », mais la continuité d’une ancienne adaptation.
Une patiente me disait récemment :
« Je savais que j’avais 42 ans… mais mon corps réagissait comme si j’en avais 6. »
Tout est là.
Le corps n’a pas grandi au même rythme que l’état civil.
Enfance
L’enfant ne comprend pas ce qu’il vit : il l’enregistre dans le corps.
Adaptation
En environnement insécure, le système nerveux passe en survie.
L’adaptation devient une norme.
Âge adulte
Cette norme se manifeste par des réactions automatiques, souvent incomprises.
Attachement : quand la sécurité n’a pas été suffisamment présente
Les blessures de l’enfance sont indissociables des expériences d’attachement.
Un enfant se construit à partir de ses figures de référence :
leur disponibilité, leur stabilité, leur capacité à rassurer.
Lorsque l’attachement est insécure — anxieux, évitant, désorganisé — l’enfant développe des modèles internes du monde et de lui-même :
« Je dois faire attention »,
« Je ne peux compter que sur moi »,
« Si je montre mes besoins, je risque de perdre le lien ».
Ces modèles ne disparaissent pas.
Ils deviennent des filtres relationnels.
Dans mon carnet de bord, je note souvent :
« L’adulte croit choisir ses relations.
En réalité, il répète ce que son système nerveux connaît. »
Ainsi, beaucoup de personnes reproduisent inconsciemment :
- des relations instables,
- des liens où elles s’effacent,
- des situations d’emprise,
- ou, à l’inverse, une distance émotionnelle protectrice mais coûteuse.
Ce ne sont pas des erreurs de jugement.
Ce sont des tentatives inconscientes de réparer, de maîtriser, ou d’éviter ce qui a autrefois fait mal.
Envie de découvrir si l’EMDR en visio vous conviendrait ? Prenons un premier temps d’échange ensemble.
Schémas : quand le passé s’impose au présent
Les blessures d’enfance s’organisent en schémas.
Des schémas émotionnels et relationnels qui se rejouent, encore et encore, sous des formes différentes.
Je le vois dans les consultations :
les mêmes scénarios,
les mêmes impasses,
les mêmes phrases prononcées à quelques années d’intervalle.
Ces schémas reposent souvent sur des croyances profondes, forgées très tôt :
« Je ne suis pas assez »,
« Je dois mériter l’amour »,
« Le monde est dangereux »,
« Je suis responsable de ce qui arrive ».
Tant que ces schémas restent actifs, la personne peut changer de contexte, de partenaire, de travail…
le ressenti intérieur, lui, reste le même.
C’est là que l’EMDR est particulièrement pertinente :
elle ne travaille pas seulement sur le souvenir,
mais sur le réseau mnésique complet qui relie émotion, corps, croyance et réaction.
L’EMDR PEPS : sécuriser avant de retraiter
Les traumatismes de l’enfance nécessitent une approche spécifique.
Aller directement activer les souvenirs peut être déstabilisant, voire retraumatisant.
C’est pour cela que l’EMDR PEPS commence toujours par le présent :
- stabiliser le système nerveux,
- renforcer la capacité de régulation émotionnelle,
- installer un sentiment de sécurité interne,
- redonner à l’adulte des points d’appui solides.
Je me répète souvent cette phrase en séance :
« On ne retourne pas dans l’enfance tant que le présent n’est pas un lieu sûr. »
Ce cadre permet ensuite d’aborder les souvenirs anciens sans débordement, sans effondrement, sans reviviscence inutile.Entrez votre texte ici
Ce que les patients décrivent le plus souvent
« Je réagis toujours trop fort. »
« Je sais que ce n’est pas rationnel, mais je n’arrive pas à faire autrement. »
« J’ai l’impression d’être toujours en alerte. »
« Je me sens responsable de tout. »
« Je n’arrive pas à me reposer vraiment. »
« Dès que quelqu’un se rapproche, je me ferme. »
« Je répète toujours les mêmes histoires. »
Ces phrases ne décrivent pas une faiblesse.
Elles décrivent un système nerveux qui a appris trop tôt à survivre.
Pourquoi l’EMDR en visio est souvent un atout pour ces blessures
Travailler à distance n’est pas un frein pour les traumatismes de l’enfance.
C’est souvent un facilitateur.
Chez soi, le corps se sent plus en sécurité.
La vigilance baisse.
L’émotion peut émerger sans devoir être contenue.
Je note parfois :
« L’écran crée une juste distance.
Assez proche pour être accompagné.
Assez loin pour rester en sécurité. »
La visio permet un rythme plus doux, une continuité du travail, et une intégration directe dans la vie quotidienne.
Envie de découvrir si l’EMDR en visio vous conviendrait ? Prenons un premier temps d’échange ensemble.
Conclusion
Se libérer des traumatismes de l’enfance, ce n’est pas effacer son passé.
C’est cesser de le rejouer dans le présent.
L’EMDR en visio, et plus encore l’approche EMDR PEPS, permet d’apaiser les empreintes anciennes, de transformer les schémas, et de redonner à l’adulte une véritable liberté intérieure.
L’enfant a fait ce qu’il a pu pour survivre.
L’adulte, aujourd’hui, peut enfin apprendre à vivre.
Parlez-en à un praticien EMDR certifié pour commencer votre parcours de guérison.
