Violences psychologiques et physiques : carnet de bord d’un thérapeute EMDR PEPS en visio
Un voyage intérieur pour réparer ce qui a été brisé
Il existe des blessures que personne ne voit.
Pas de bleus sur la peau.
Pas de cicatrice sur le bras.
Pas de diagnostic visible.
Et pourtant, chaque geste, chaque souffle, chaque réaction raconte une histoire.
Les violences — psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, narcissiques — ne s’arrêtent pas le jour où la relation s’arrête.
Elles continuent d’habiter le corps, parfois des années.
Je vois ces traces chaque jour, à travers l’écran, dans la posture, la respiration, la manière de parler.
Parce qu’avant même qu’un patient raconte son histoire, son corps la raconte déjà.
Quand le quotidien parle plus fort que les souvenirs
Avant même que mes patients n’entrent dans les détails, leurs comportements montrent ce que les violences ont laissé derrière elles.
Je le vois dans les évitements du quotidien :
- contourner certains endroits,
- éviter certains mots, certaines voix,
- repousser des démarches,
- ne plus se confronter à rien qui rappelle « l’avant ».
Je le vois dans les stratégies de protection :
- tout anticiper,
- tout vérifier,
- contrôler chaque détail,
- rester tendu même dans des situations qui ne présentent aucun risque.
Je le vois dans les souffrances silencieuses :
- la fatigue constante,
- la perte de confiance,
- la peur de déplaire,
- la sensation de vivre « en veille permanente ».
Ces comportements parlent.
Ils racontent ce que la personne ne peut pas encore verbaliser.
Beaucoup me disent :
« Je sais que je ne suis plus en danger, mais mon corps réagit comme si j’y étais encore. »
Parce que c’est exactement cela :
le danger a disparu,
mais le système nerveux n’a pas encore compris que c’était terminé.
C’est ce décalage-là qui crée la souffrance.
Et c’est précisément là que commence le travail thérapeutique.
Vous souhaitez découvrir l'EMDR en visio ?
La double peine : ce que vivent les victimes
Les victimes paient souvent deux fois le prix.
La première fois quand elles subissent.
La deuxième fois quand elles portent encore les séquelles longtemps après.
Je le dis souvent en séance :
« Vous êtes victime deux fois. Une première fois parce que c’est arrivé. Une deuxième fois parce que vous en vivez encore les conséquences. Et c’est profondément injuste. »
Cette “deuxième peine”, c’est le trauma complexe, ou trauma de type 2 :
pas un événement isolé,
mais une répétition, un climat, une emprise.
Il déforme la personnalité,
modifie les réactions émotionnelles,
brouille la confiance en soi,
implante la peur dans les gestes les plus simples.
Et chez moi, ces victimes représentent près de 40% de ma patientèle.
Certaines ont subi des violences brutales.
D’autres, des violences plus sournoises :
- manipulation narcissique,
- chantage affectif,
- dévalorisation constante,
- critiques insidieuses,
- instabilité persistante.
Les blessures visibles ne sont pas toujours les plus douloureuses.
Les blessures invisibles, elles, traversent les années.
Une phrase que j’entends trop souvent :
« Ce n’était pas si grave… je n’ai pas été frappée. »
Mais la question n’est pas : Qu’est-ce qui s’est passé ?
La question est :
Qu’est-ce que cela a changé en vous ?
Si un événement a modifié votre façon de penser, de ressentir, d’aimer, de vous comporter…
alors vous avez été blessé.
Point.
Et il serait impensable que cette double peine continue indéfiniment.
EMDR PEPS : un protocole différent, pensé pour reconstruire avant de désensibiliser
(PEPS = Protocole Étendu – Présent Stabilisé)
L’EMDR traditionnelle aborde souvent rapidement le souvenir traumatique.
Mais pour les victimes de violences, ce pas est trop précoce.
C’est pour cela que j’ai créé EMDR PEPS, un protocole issu de mes recherches et de ma pratique clinique.
La différence est simple et fondamentale :
EMDR traditionnelle
Activation rapide du souvenir → stabilisation si besoin.
EMDR PEPS
- Stabiliser d’abord, profondément.
- Installer la sécurité intérieure.
- Reprogrammer le calme.
- Ramener la personne dans le présent.
- Aborder le passé ensuite, seulement quand tout est solide.
C’est une inversion complète du modèle.
Une inversion qui protège.
Une inversion qui permet de traiter les traumas complexes sans réactiver la souffrance.
De nombreux professionnels viennent se former à l’EMDR PEPS pour cette raison :
elle est plus douce, plus stable, plus adaptée aux traumas relationnels et aux violences.
À quoi ressemble une séance d’EMDR PEPS à distance ?
Le matériel minimal
- un téléphone ou un ordinateur
- des écouteurs
- une connexion correcte
- un espace calme, même petit
La durée
→ 50 à 60 minutes
Le déroulé
- Accueillir le corps
- Stabilisation PEPS : respiration, ressources, ancrage
- Stimulations bilatérales douces
- Exploration du passé si le système est prêt
- Retour au calme
Les séances en visio ne retirent rien à la profondeur du travail. Au contraire, elles offrent souvent un refuge.
Témoignage réel d’une personne suivie en EMDR PEPS
(Avis laissé sur Google, reproduit strictement tel quel)
"Je suis une thérapie avec Julien depuis 6 mois et je le trouve formidable. J'ai consulté deux autres psys avant lui (hypnose et psychanalyse) mais c'est l'EMDR qui a vraiment changé ma vie. C'est la méthode et les mots de Julien qui me permettent de digérer mes traumatismes relativement rapidement. Deux ans de psychanalyse n'ont pas servi à grand chose en comparaison.
Aussi, nous échangeons en vidéo et cela ne dégrade pas du tout la qualité de l'échange et me permet d'être chez moi lors de nos séances. Je trouve que c'est un plus, même si je serais ravie de rencontrer Julien en face à face un jour
Merci pour tout Julien !"
Ce retour reflète ce que beaucoup de patients me disent :
la visio peut être un espace encore plus sécurisant,
et l’EMDR PEPS permet de changer réellement la trajectoire émotionnelle.
Pourquoi la visio est un refuge pour les victimes
La visio n’est pas un compromis.
C’est souvent un cocon thérapeutique.
Elle offre :
- un environnement familier,
- moins d’anxiété anticipatoire,
- la possibilité d’être libre de ses gestes,
- la sécurité physique et émotionnelle nécessaire aux traumatismes complexes.
Pour beaucoup, c’est la première fois depuis longtemps qu’ils peuvent dire :
« Ici, rien ne peut m’arriver. »
À retenir
- Les victimes vivent souvent une double peine : ce qui est arrivé + ce qui continue de vivre dans le corps.
- Les violences modifient le quotidien, les comportements et le système nerveux.
- Il n’y a aucune hiérarchie dans les violences : seule compte l’impact.
- EMDR PEPS stabilise d’abord, puis désensibilise : c’est ce qui le rend si efficace sur les traumas complexes.
- La visio offre un espace sûr, intime et protecteur pour se reconstruire.
Conclusion
Guérir des violences, ce n’est pas oublier.
C’est reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée.
C’est éteindre cette double peine,
retrouver la sécurité intérieure,
retrouver sa présence,
retrouver son souffle.
Avec l’EMDR PEPS, la reconstruction devient possible.
Pas dans la force,
pas dans la confrontation,
mais dans la douceur,
la stabilité,
la sécurité.
Et un jour, sans s’en rendre compte, on se surprend à penser :
« Je crois que je suis en train de revenir à moi. »
Parlez-en à un praticien EMDR certifié pour commencer votre parcours de guérison.
